La différence entre être dépressif et en dépression
La différence entre être dépressif et en dépression
Se sentir mal, triste, déprimé, est quelque chose qui peut arriver à tout le monde et à tout moment de la vie. Pas de panique, tout sentiment de tristesse ne signifie pas dépression. Il y a une différence entre se sentir dépressif et avoir une dépression.
Notre humeur est un état d’esprit persistant et est donc sensible à ce qui se passe dans notre vie quotidienne et les variations d’humeur qui en résultent caractérisent notre comportement et notre façon de penser dans le contexte social à l’extérieur, professionnel et familial.
Il y a tant de situations qui viennent affecter notre humeur, en bien ou en mal.
Être dépressif ou en dépression, c’est un trouble de l’humeur.
Une humeur dépressive peut être physiologique, survenant en cas de deuil, de perte d’emploi, de situation financière difficile, de séparation ou de divorce. Mais elle peut aussi être pathologique et se traduire par une maladie clinique que l’on nomme la dépression.
Lorsque l’on parle d’état dépressif ou de sentiment dépressif, cela touche chaque personne face à une difficulté particulière qui va la peiner profondément, plus que d’autres situations.
Ce « sentiment de dépression » a une limite et doit être perçu différemment lorsqu’il commence à affecter la vie sociale et personnelle de l’individu, ou lorsqu’il dure trop longtemps.
Rappelez-vous toujours que cette situation doit avoir un début, une fin et ne causer aucun dommage physique. Cela signifie que la personne peut vivre cette phase tout en gardant inchangé son quotidien et en étant capable de faire ce qu’il doit faire (nous ne parlons pas d’envie de faire).
1 - Perte d'intérêt et d'énergie pour les activités
Lorsque nous sommes dans un état dépressif, nous ne perdons généralement pas notre intérêt pour les activités que nous aimons habituellement faire.
En effet, il y a toujours ce souhait de se divertir, de passer du bon temps. Cela fonctionne, du moins momentanément. Ces moments sont agréables et permettent de s’évader intérieurement ponctuellement.
Ce n’est pas le cas de la dépression. Dans ces cas, nous parlons d’anhédonie, ou de la perte totale d’intérêt pour des activités autrefois considérées comme agréables et de l’apparente incapacité à en ressentir des sensations de joie. C’est un signe très important, à ne pas sous-estimer : si vous avez du mal à faire ces activités qui vous plaisaient puis à en tirer du plaisir et de la joie, il est important que vous vous fassiez aider par un professionnel.
Une autre caractéristique similaire de la dépression est l’aboulie, c’est-à-dire le sentiment de n’avoir ni l’énergie ni la volonté de mener à bien une activité, même les engagements quotidiens tels que faire à manger, répondre à un message… Par contre, lorsqu’une personne vit une période de tristesse sans être en dépression, elle parvient généralement, même si parfois avec plus d’efforts que d’habitude et avec moins d’enthousiasme, à mener à bien ses activités et à assumer ses responsabilités du quotidien.
2 - Les causes
Une autre différence, qui est plus nuancée, mais dont il faut avoir conscience entre la déprime et la dépression, concerne les causes qui entraînent cet état.
Habituellement, un état dépressif est une conséquence plus ou moins directe de quelque chose (ou plusieurs) qui nous est arrivé : cela peut être une rupture amoureuse, la perte d’une personne, des difficultés financières importantes, la perte d’un emploi…
Pour ceux qui souffrent de dépression, la ou les causes sont moins claires et il devient difficile de l’identifier de façon précise. Il est donc difficile de pouvoir faire le point sur ses problèmes. Dans la dépression, chaque événement est vécu et interprété selon une interaction complexe de pensées, d’émotions et de comportements qui pourraient potentiellement en faire la « cause » d’une forte tristesse, il n’est alors souvent pas facile d’identifier un déclencheur spécifique qui a déclenché une baisse d’humeur progressive ou soudaine.
3 - Difficulté à se concentrer, à prêter attention et à réfléchir
Lorsque vous ressentez une forte déprime, il devient difficile de pouvoir vous concentrer et de focaliser votre attention sur ce que vous avez ou ce que vous devez faire.
En effet, l’esprit est encombré de pensées négatives qui tournent en boucle. Les tâches sont faites, avec plus de difficultés et peu d’envie. Avec le temps qui passe, la concentration peut revenir avec un esprit qui devient plus clair et une plus grande facilité à se concentrer.
Dans la dépression, cependant, toute action ou tâche est trop difficile et demande une énergie extraordinaire. L’esprit n’est tout simplement pas capable de se concentrer et de raisonner correctement.
4 - Sentiments de peu de valeur, autocritique et perte d'espoir
Dans un état dépressif, les sentiments de culpabilité peuvent être présents et l’auto-dévalorisation est courante. Ce sont des sentiments qui peuvent être atténués avec un soutien et des paroles encourageantes des proches. Le simple fait d’être rassuré améliore ce sentiment et participe à diminuer les pensées négatives.
Malheureusement, cela ne fonctionne pas pareil pour les personnes souffrant de dépression. Le sentiment de culpabilité et de perte de confiance sont plus profonds, même des paroles réconfortantes n’ont pas l’effet de les atténuer.
- diminution et dissipation de l’énergie, de l’envie de faire des activités ;
- L’éloignement et l’isolement social ;
- La perte de sentiment amical ou amoureux ;
- La perte ou l’augmentation durable de l’appétit, avec des transformations physiques non souhaitées ;
- La difficulté grandissante de mener une tâche ou un projet à bien ;
- L’impossibilité de se concentrer ;
- Des troubles du sommeil récurrents (insomnie ou hypersomnie) ;
- Des conséquences physiques comme un corps qui ne répond plus ;
- Le sentiment de culpabilité qui persiste ;
- Des pensées de mort ou de suicide…
Les symptômes peuvent être plus forts après un événement stressant ou traumatisant.
C’est aussi l’environnement de la personne qui va impacter le risque de dépression et son intensité. Il faut savoir que des experts travaillent également sur un lien entre la dépression et les agents organiques, tels que le déséquilibre chimique du cerveau, les causes génétiques ou la maladie.
Aussi, la dépression est plus fréquente chez les parents au premier degré des personnes atteintes de la maladie que dans la population générale. Des travaux ont aussi montré des preuves statistiques de taux de dépression plus élevés chez des personnes souffrant d’autres problématiques comme les dépendances à l’alcool ou à la drogue.
Le trouble dépressif comme vraie dépression entraîne un état presque latent au quotidien, à longueur de journée. La perte d’envie d’intérêt pour toutes les activités est appelée anhédonie. Cela a des conséquences sur l’état physique, tels que des changements de poids (augmentation ou diminution), des troubles du sommeil, un ralentissement psychomoteur et des fatigues.
La dépression en tant que maladie progresse petit à petit et vient se greffer à la pensée en entraînant des sentiments puissants de culpabilité. La culpabilité entraîne des sentiments encore plus négatifs. Ce sont ensuite des troubles de la concentration qui surviennent et, dans les pires situations, des envies de mort et des pensées suicidaires.
Vous l’aurez compris, la dépression est une maladie et elle peut donc être traitée. Accompagné d’un professionnel et d’un entourage bienveillant sachant ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire, la personne touchée par la dépression va s’en sortir.
Aussi chronique que puisse être la dépression ou les états de dépression, il existe un traitement, sans parler de médicaments. Avec le soutien d’un professionnel formé, il est possible de reconstituer l’histoire de la personne, d’isoler les causes et les déclencheurs, et même d’ajouter un soutien psychiatrique pour entamer une psychothérapie.
La motivation de la personne qui souffre est essentielle, car les séances peuvent être longues et épuisantes. C’est pourquoi, seule une réelle envie d’aller mieux est le moteur de la guérison.
L’activité physique, l’implication sociale et d’autres activités agréables peuvent aider et apporter un complément à la thérapie.
Ainsi, le soutien de la famille et des proches est considéré comme primordial dans le processus de guérison d’une personne déprimée ou en dépression. En plus d’encourager à demander l’aide d’un professionnel, les proches peuvent suivre l’évolution du processus et s’assurer que toutes les recommandations sont suivies.
Malgré les différences qu’il y a entre les deux états, une personne en dépression ou dans un état dépressif devrait toujours se faire aider. Même si certains ont la capacité de s’en sortir seul, une thérapie permet d’avancer plus vite dans le processus de guérison et de prévenir les prochains moments difficiles en faisant en sorte que la source profonde du mal-être soit identifiée et traitée.