Le burn out : la maladie professionnelle
Le burn out : la maladie professionnelle
Ressentez-vous une pression de plus en plus grande au travail ? Des délais toujours plus courts, des exigences croissantes de la part des supérieurs ou des clients, des journées plus intenses ou plus longues ? Ce stress quotidien lié au travail entraîne de nombreux épuisements professionnels.
Selon les dernières statistiques, le nombre de maladies a triplé au cours de la dernière décennie. Tous sont concernés : les employés, les managers, les plus jeunes comme les plus anciens…
Alors comprendre et savoir reconnaître le burn out est une bonne chose pour pouvoir le prévenir et le déceler plus rapidement.
C’est le psychologue germano-américain Herbert Freudenberger qui a inventé le terme burnout en 1974. Il a été le premier à décrire le syndrome qui se caractérise par un épuisement émotionnel profond, un sentiment d’être dépassé et une satisfaction de performance réduite.
Avec son développement exponentiel de ces dernières années, le burn out a fait l’objet de nombreuses études depuis lors et les connaissances sur ce syndrome sont plus vastes.
Les chercheurs et spécialistes distinguent plusieurs phases avec des symptômes de plus en plus problématiques.
Alors, le burn-out est-il une maladie comme une infection, une appendicite ou une hypertension artérielle ? Si vous pouvez obtenir de l’aide et une véritable prise en compte de votre burn out par la plupart des médecins, une définition clinique comme les autres maladies n’est toujours pas d’actualité.
Dans la version actuelle de la classification internationale des maladies (ICD-10, International Classification of Diseases, Version 10), l’épuisement professionnel n’est pas défini comme un tableau clinique distinct, mais est mentionné sous le numéro 73. Le « burn-out » y est répertorié sous le terme générique de « problèmes liés aux difficultés à faire face à la vie ». (source : https://icd.who.int/browse10/2019/en#/)
Le burn out est un processus, généralement long, qui se développe sans en avoir l’air. Toutefois, lorsque vous connaissez les symptômes, il vous sera plus facile de détecter un début de burn out, qu’il soit personnel ou qu’il concerne un proche.
Les personnes concernées par le burn out s’éloignent de leur famille et de leurs amis. Ils développent souvent un cynisme amer. La dépendance à l’alcool ou à la nicotine peut également être un symptôme, tout comme la prise ou la perte de poids due à une modification des habitudes alimentaires et enfin la dépression.
Les symptômes physiques sont :
- fatigue ;
- ennui et sensation d'étouffement ;
- insomnie ;
- maux de tête et courbatures fréquents ;
- perte d'appétit, nausées et problèmes digestifs ;
- tachycardie, étourdissements, tremblements, etc.
- faible estime de soi ;
- difficulté de concentration ;
- irritabilité et nervosité ;
- sentiment d'insécurité, de culpabilité et d'échec ;
- perte des motivations professionnelles et personnelles ;
- perception de défaite et d'impuissance ;
- perte de positivité ;
- sentiment de solitude et d'éloignement des autres ;
- tristesse, manque de créativité, indécision, etc.
- la déresponsabilisation ;
- difficulté à faire ses tâches professionnelles ;
- isolement des amis ou de la famille ;
- consommation de drogues ou d'alcool ;
- agressivité ;
- absentéisme au travail ;
- résistance au changement ;
- Dépersonnalisation, frustration, manque d'initiative, etc.
Le burn-out ne se produit pas du jour au lendemain. Il s’agit plutôt d’un processus long et complexe qui passe souvent inaperçu. Sur la base du modèle du professeur Matthias Burisch, les experts distinguent sept phases de la maladie.
Phase 1 : Le corps envoie les premiers signaux d'alerte
À mesure que la charge de travail augmente, la pression de la performance augmente également. Les heures supplémentaires semblent la seule issue. Le travail du week-end suivra bientôt. L’agitation et la tension intérieure prennent le dessus. Les moments de détente se font de plus en plus rares et ne sont plus ce qu’ils étaient. La tête reste au travail et aux attentes auxquelles il faut répondre.
Phase 2 : L'engagement diminue
Phase 3 : Les émotions commencent à bouillonner
En phase 3, on observe un bouleversement des émotions, et plus seulement sur le lieu de travail. Alors que certains peuvent se sentir inutiles, perdre l’estime de soi, d’autres deviennent plus agressifs et irritables et enfin, certains semblent complètement désespérés.
Phase 4 : Les performances chutent
Au-delà des performances, c’est la capacité même de réaliser ses tâches qui devient plus difficile. En effet, ce que la personne pouvait faire simplement avant, devient plus compliquée et demande des efforts supplémentaires.
Toutes les performances sont moins bonnes ou chutent totalement, ce qui entraîne un stress supplémentaire.
Phase 5 : La résignation se répand
Après la chute de performance au travail, c’est la chute des relations sociales. Enfermée dans une sorte de spirale négative, la personne en burn out ne prend plus de plaisir à se divertir et à rencontrer ses proches.
Alors que la personne concernée se détache d’elle-même, les autres peuvent y voir seulement le désintérêt et s’éloigner aussi.
De plus en plus seule, la personne en burn out entre dans un cercle vicieux.
Phase 6 : Le corps réagit aux maladies
L’éventail des symptômes psychosomatiques est varié et la souffrance ne se limite généralement pas à un seul de ces symptômes.
Le corps va réagir négativement mais différemment pour chaque personne : muscles tendus, des maux de tête et des maux de dos, des nausées, des problèmes gastro-intestinaux, une tachycardie, une augmentation de la pression artérielle, une oppression thoracique et un comportement addictif.
C’est généralement lors de cette phase que la personne consulte un médecin et que le burn out peut être détecté.
Phase 7 : La dépression du burn-out est là
Cette dernière phase n’est pas atteinte pour tous mais est la plus difficile.
Le désespoir est tel qu’il n’y a plus aucune vision de bonheur et aucune perspective de se sortir de ce burn out.
Il peut aussi y avoir des pensées suicidaires. Lorsque cette phase est atteinte, la prise en charge doit être complète et parfois en clinique.
1 - Ignorer les symptômes
Comme nous l’avons vu avec les différentes phases du burn out, les premiers symptômes ne sont pas simples à détecter et leur développement peut être long. Le problème étant que par la suite, les phases s’enchaînent et la guérison devient plus compliquée. Il ne faut donc ignorer aucun signe.
Si vous pouvez identifier plusieurs des symptômes cités précédemment, demandez-vous depuis combien de temps ils ont commencé. Vous pouvez commencer par un auto-diagnostic puis interroger votre entourage proche afin d’avoir des avis sur votre comportement récent.
2 - Attendre que l'environnement change
Le stress et l’épuisement professionnel sont des produits de votre environnement. Nous ne parlons pas nécessairement du lieu physique de votre emploi. Vous pouvez très bien vous y sentir physiquement mais développer un burn out.
Toutefois, la plupart du temps, l’environnement de travail est la source d’épuisement professionnel.
Lorsque vous vous retrouvez souvent à vous plaindre de votre environnement de travail, que ce soit en raison d’un management mauvais à votre goût, d’un développement sans aucun sens, d’un manque d’équilibre travail-vie personnelle, de discrimination ou d’une politique interne floue, vous êtes probablement dans un environnement toxique. Dans ce cas, il ne faut pas attendre simplement que les choses changent d’elles-mêmes.
Vous devez travailler à changer votre environnement de travail, soit en agissant pour le modifier, soit en le quittant.
Vous pourriez vous concentrer sur l’amélioration de la communication interne et de la collaboration au travail ou proposer un plan d’action qui soit plus équilibré pour vous et pour votre charge de travail.
Dans des situations où le changement semble impossible, l’environnement ne pouvant être modifié pour vous convenir, la seule solution qui reste est de quitter votre emploi. Parler à un thérapeute, idéalement couvert par une assurance, est le meilleur moyen pour prendre du recul.
Vous pouvez quitter un environnement de travail néfaste afin de réduire considérablement votre stress.
3 - Réagir de la mauvaise manière
Faire face au stress prend autant de formes qu’il y a d’humains.
Nous nous tournons souvent vers des méthodes qui ne traitent que temporairement les symptômes de l’épuisement professionnel (comme l’anxiété) au lieu de nous concentrer sur les causes (comme les environnements toxiques).
Voici quelques exemples trop courants de mauvaises tactiques d’adaptation :
- Consommation de drogue ou d'alcool
- Alimentation émotionnelle
- Éviter le travail
- Routines de sommeil malsaines
- Auto-isolement
- L' automutilation
- Colère et déchaînement
Ce sont des réponses qui semblent être incontournables en réponses aux différents symptômes émotionnels ou psychiques du burn out.
La meilleure solution est de changer de façon positive sa vie, au lieu de chercher des solutions d’évasion temporaires. Adoptez des méthodes d’évacuation du stress plus saines, comme l’exercice, une alimentation saine, une thérapie (pour votre corps ou votre cerveau) et un peu de méditation pour démarrer.
4 - Répéter les vieilles habitudes
Après un burn out et votre réussite à en sortir, cela ne veut en aucun cas signifier que vous ne le vivrez plus jamais.
Il n’est d’ailleurs pas rare de reproduire certaines erreurs dans son nouvel emploi.
Voici quelques mauvaises habitudes que nous avons pris qui ne font qu’aggraver notre niveau de stress et nous rapprocher du burnout :
- Manger en travaillant ;
- Mauvaise gestion du temps ;
- Surcharge d’informations ;
- Ne pas couper son esprit du travail ;
- Négliger son sommeil ;
- Chercher à toujours faire mieux, au-delà de ses limites ;
- Prendre des substances nocives pour tenter d’améliorer ses performances ;
- Procrastiner.
1 - Écouter
Les personnes touchées par l’épuisement professionnel parlent rarement de leurs symptômes ou n’avouent pas être malades. Ils essaient généralement d’éviter les conversations avec les proches.
Ils cherchent simplement à protéger les autres ou ils sont dans une situation de déni.
Dans ce cas, ne forcez pas la personne, posez quelques questions et laissez-la simplement parler. C’est ainsi que vous construisez la relation de confiance.
2 - Être patient
3 - Féliciter et valoriser
Si vous voyez des progrès, il est important de le dire pour rétablir une estime chez la personne qui souffre. Il ne faut pas hésiter à mettre en avant les compétences de la personne en burn out (sans en faire trop), afin de lui rappeler ses capacités.
4 - Encourager à voir un médecin
Essayez de motiver votre proche souffrant à consulter un médecin. Un médecin peut commencer un traitement, le référer à un thérapeute ou suggérer un groupe de soutien. Vous ne pouvez pas régler tous les problèmes seul.
5 - Inciter à faire des activités ensemble
Les activités à plusieurs apportent de la surprise et du changement dans la vie. Essayez d’inciter vos proches à aller au cinéma ou à faire du sport avec vous, par exemple. Cela peut contribuer à réduire le stress mais aussi donner l’envie de sortir du burn out.
6 - Montrer du respect
La volonté de la personne concernée doit être préservée à tout moment. Même si vous pensez que votre proche lâche prise ou devrait faire quelque chose, traitez-le avec respect. Évitez donc les réflexions accusatrices et de mettre la pression sur cette personne.
7 - Montrez votre compréhension
Assurez toujours votre proche que vous comprenez sa situation et sa maladie. Dites-lui que vous faites des recherches sur l’épuisement professionnel. De cette façon, la personne concernée peut se sentir en sécurité et se rendre compte qu’elle est importante pour vous.
Le burn out est une maladie qu’il ne faut pas sous-estimer, car elle entraîne de réelles conséquences sur la vie de la personne qui en souffre.
Ainsi, savoir le reconnaître est un premier pas pour l’éviter et savoir quand il faut prendre une décision qui peut nous sauver.