La dépression : la comprendre et en sortir
La dépression : la comprendre et en sortir
La dépression est une réaction physiologique aux événements de la vie : c’est un moment de crise souvent déclenché par le deuil, des phases difficiles de la vie, l’abandon, la maladie…
Ces difficultés de la vie qui pourtant, en même temps, initient la réélaboration psychologique qui permet de surmonter le moment difficile et de trouver de nouvelles solutions. Ce type de dépression est appelé « réactif« .
Cependant, lorsque la phase dépressive est prolongée et aiguë, elle peut devenir un trouble psychique, parfois même très grave.
(Source : https://www.inserm.fr/dossier/depression/ )
Afin de reconnaître un trouble dépressif majeur, il faut déceler des symptômes spécifiques qui caractérisent un épisode dépressif majeur durant au moins 2 semaines.
Ces symptômes peuvent être plus ou moins fulgurants selon les personnes et selon le stade de la dépression :
- Insomnie ou hypersomnie (augmentation du sommeil) quotidien ;
- Perte de poids significative, sans régime, ou prise de poids liés à une diminution ou augmentation de l'appétit pendant un long moment ;
- Agitation ou ralentissement psychomoteur quotidien (également observable par les autres) ;
- Fatigue ou manque d'énergie même après un long sommeil sur plusieurs jours ;
- Sentiments d'autodérision ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) de façon régulière ;
- Capacité réduite à penser ou à se concentrer ou indécision au quotidien ;
- Pensées récurrentes de mort (pas seulement peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide, élaboration d'un plan précis pour se suicider.
Pour parler de dépression, des experts de l’université de Genève donnent ces conditions :
- Les symptômes ont pour effet une modification du comportement social, professionnel et dans d’autres domaines de la vie de la personne ainsi qu’une détresse cliniquement reconnue ;
- Ces symptômes ne sont pas provoqués par la consommation d’une substance altérante du comportement ou par une maladie ;
- Les symptômes durent plus de 2 mois et entraînent des pensées négatives qui peuvent nuire à la vie même de l’individu.
- biologie / hérédité : c'est-à-dire la transmission génétique de la dépression ;
- absence de soutien social ou pauvreté / absence de relations sociales ;
- l’accumulation d’événements stressants (deuil, perte d'emploi, séparations, problèmes économiques…).
Toutefois, toutes les personnes qui présentent une vulnérabilité biologique et/ou environnementale ne vont pas tomber dans la dépression.
En effet, ce risque dépend aussi de la personnalité de chacun et de sa façon de faire face aux situations difficiles. L’histoire personnelle est aussi un facteur qui rentre en compte.
Les troubles de l’humeur dépressive ont différents profils pathologiques :
- Un moment unique de dépression : la personne a vécu sa première et sa seule dépression ;
- La dépression récurrente : la personne a vécu au moins deux épisodes dépressifs au cours de sa vie ;
- Le trouble bipolaire : c’est une alternance de périodes de dépression et de symptômes maniaco-dépressifs (qui peuvent être profondément tristes ou profondément euphoriques).
1. Ne pas le reconnaître : tristesse et dépression
2. S'appuyer uniquement sur des livres de motivation et d'auto-assistance
Vous pouvez trouver de nombreux livres qui enseignent des techniques et des stratégies pour sortir de la dépression ou pour améliorer sa situation émotionnelle. Le problème avec ces ouvrages, c’est qu’ils vous donnent des solutions universelles qui semblent faciles à appliquer et miraculeuses. Cela ne prend pas en compte votre situation personnelle et votre personnalité.
En lisant ces livres, on peut avoir un regain de motivation et se sentir sur la bonne voie. Toutefois, les choses ne sont pas aussi simples qu’une simple lecture. Lors d’une dépression, il faut traiter la situation dans sa globalité et travailler sur soi. Vous verrez rapidement que les résultats ne sont pas à la hauteur des promesses et cela risque de vous plonger dans un état pire qu’avant la lecture.
Voir la dépression en surface et n’avoir que des solutions simplistes en tête peut rendre le processus de guérison plus long, car la maladie devient insidieuse.
3. Combattre la dépression seul en faisant un effort
Souvent, lorsqu’on rencontre un trouble psychique tel que la dépression, on a une approche plus distante de celle d’une maladie physique.
Jamais vous ne vous en voudrez d’avoir un rhume, la grippe ou une maladie plus grave tel qu’un cancer, car vous savez que ce n’est pas de votre fait. La dépression reste, dans la tête de nombreuses personnes, un état qui vient de soi. Comme une erreur qui s’est glissée à un moment donné de votre vie. Le risque est de vous forcer à vivre comme avant ou même d’en faire plus (sorties, travail, loisirs…) dans l’espoir que la vie reprenne comme avant.
Toutefois, comme nous l’avons déjà dit, la dépression est une maladie plus profonde qu’il ne suffit pas d’oublier. S’occuper l’esprit, c’est bien, mais cela ne résout pas le mal profond.
Faire un effort n’est pas suffisant et l’aide est, dans la plupart des cas, fondamentale
4. Attendre sans rien faire
Se dire que ça va passer, c’est juste un moment difficile, ce n’est vraiment pas la bonne solution. La dépression n’est pas qu’un simple moment difficile.
Il est donc dangereux d’attendre dans cette situation de dépression, de tenir des mois et des mois dans un état de douleur continue.
Les crises de dépression peuvent passer d’elles-mêmes, mais il est impossible de savoir combien de temps et quel degré de souffrance elles vous feront traverser.
De plus, attendre qu’une dépression passe ne règle pas non plus le mal intérieur, celui qui a rendu cette crise possible. Il est alors probable qu’il y ait une rechute, la guérison n’étant qu’éphémère, car elle n’aura pas été traitée dans sa globalité.
5. S'accuser
Penser que la situation que nous traversons est notre faute, penser que cela dépend de quelque chose que nous avons fait, d’une faute, que c’est quelque chose que nous méritons ou que c’est irréparable est un sentiment courant.
Dans quasiment toutes les formes de dépression, il y a un fort sentiment de culpabilité, envers nous et envers ceux qui nous entourent (famille, parents, partenaires).
Le sentiment de culpabilité conduit à se sentir responsable et indigne d’être pris en considération et d’être aidé.
Garder un esprit de culpabilité empêche de saisir toutes les mains tendues qui peuvent vous accompagner et vous aider à aller mieux. C’est donc un sentiment qui retarde ou qui rend impossible la sortie de dépression.
Lorsque votre proche est en dépression, votre aide peut être précieuse pour l’aider à soulager ses symptômes, à gérer ses pensées négatives et à retrouver l’espoir et la force de combattre cette dépression.
Les mots sont souvent difficiles à trouver pour aider une personne en dépression. Vous pouvez ne pas savoir quoi dire. Et il y a un risque que la personne se fâche, se sente insultée ou ignore nos propos. Dans tous les cas, il vaut mieux essayer et échouer que de ne pas essayer du tout, laissant la personne seule avec son problème.
Il est donc important de décider d’approcher l’être cher déprimé et de faire sentir sa présence.
Il est important de faire remarquer à la personne que vous avez vu les changements de comportements et que vous vous inquiétez de son état.
Vous pouvez aussi montrer à cette personne et lui dire à quel point elle compte pour vous et que vous souhaitez sincèrement l’aider. Cela passe par des mots, mais aussi par des actes au quotidien.
Afin de mieux comprendre votre proche en dépression, vous pouvez le questionner en restant bienveillant, sans être intrusif ni trop insistant si votre proche ne souhaite pas s’exprimer pour le moment.
Proposer votre aide, même si vous ne savez pas exactement comment faire, est toujours une bonne idée. Parfois, vous pouvez simplement aider en étant à l’écoute de votre proche. D’autres fois, vous pouvez apporter votre aide d’une autre façon, en l’aidant dans les tâches du quotidien (ménages, cuisine, rangement…). Toutes ces choses qui peuvent sembler futiles, mais qui aident à garder une vie organisée.
Enfin, montrer votre confiance en la personne et en l’avenir peut paraître inutile, mais pourtant, vous êtes porteur d’un message d’espoir. Ce qu’il faut montrer à une personne dépressive, c’est la lumière au bout du tunnel, et pas le noir dans lequel elle se trouve déjà.
Et inversement, il y a des mots qu’il vaut mieux ne pas dire, car ils ont tendance à minimiser le problème et à critiquer (plus ou moins explicitement) la personne en dépression.
Les banalités qui peuvent être entendues dans cette situation ne peuvent qu’aggraver le sentiment de culpabilité, par exemple lorsqu’il est dit à une personne dépressive qu’elle a néanmoins une belle vie, qu’elle n’a pas de quoi se plaindre.
Il est courant d’entendre d’autres banalités de la part de proches qui ne savent tout simplement pas quoi faire et pas quoi dire, qui vont conseiller les personnes en dépression de sortir, de penser à autre chose ou encore de voir le bon côté des choses.
Des conseils sur ce qu’il faut dire et ne pas dire peuvent vous aider à trouver les bons mots lorsque vous parlez à une personne en dépression, mais il est souvent beaucoup plus important et constructif d’être présent, simplement, et d’écouter activement cette dernière. Généralement, en effet, il est beaucoup plus important de pouvoir écouter sans donner de conseils aléatoires qui pourraient avoir un effet contraire à ce que vous recherchez.
Passer du temps et écouter votre proche est dépression doit aussi être fait sans forcer. Il est humain de vouloir passer beaucoup de temps avec une personne en dépression, par inquiétude, par bienveillance, dans l’espoir qu’elle aille mieux plus vite.
Pourtant, c’est une erreur de la forcer à vivre votre omniprésence, il faut aussi lui laisser le temps d’aller à son rythme dans les contacts sociaux.
Enfin, si vous souhaitez vraiment donner des conseils, il faut le faire avec prudence. La meilleure manière de ne pas offenser ou avoir un effet indésirable avec vos conseils serait plutôt de montrer l’exemple. Votre propre comportement (sourire, avoir une vie active et saine…) est un excellent miroir pour le proche qui ne va pas bien.
Et puis, pour terminer, nos attentes sont sûrement très néfastes pour les personnes en dépression. Ces personnes ont besoin de temps, un temps que vous ne pouvez pas prévoir. Et elles peuvent sembler mieux un jour et être moins bien le lendemain. Il faut absolument en avoir conscience pour éviter les faux espoirs et la frustration qui n’aideront en rien votre proche.
La dépression est finalement une maladie résultant d’une interaction complexe de facteurs. La recherche montre que les causes de la dépression peuvent être attribuées à deux principaux facteurs de risque :
- le facteur biologique , donc une prédisposition génétique ;
- le facteur psychologique , c'est-à-dire les expériences et les comportements appris au cours de sa vie.
Les personnes qui ont vécu des événements particulièrement néfastes au cours de leur vie, comme un deuil, un traumatisme, sont exposées à un plus grand risque de développer un état dépressif. De plus, la dépression est également liée à l’état de santé général de l’individu ;
25 personnes sur 100 qui souffrent d’un trouble organique souffrent également de dépression.
La dépression est une maladie grave qui nécessite d’être comprise pour être traitée. Cependant, cela ne nécessite pas toujours de médicaments.
Il est en effet possible de sortir d’une dépression sans prendre d’antidépresseurs.
Il y a d’abord les interventions de professionnels ou de proches efficaces qui peuvent offrir une aide au moins aussi bonne pour pouvoir guérir la dépression.
